


Assistante en psychologie
Étudiante en orthopédagogie




Dans le cadre du cours de Dyspraxie donné à l'HE2B Defré pour la Spécialisation en Orthopédagogie, il nous a été demandé de réaliser deux travaux.
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Dans un premier temps, il s'agissait de prendre connaissance d'un PIA par groupe afin d'en faire une critique, de lister les différentes difficultés rencontrées par l'étudiant et de finalement proposer un nouveau PIA reprenant les aménagements proposés.
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Dans un second temps, il nous a été demandé de choisir un ouvrage, reportage ou article à propos de la dyspraxie afin de le résumer et de noter les concepts importants. Il fallait par la suite expliquer le choix du support et ce qu'il pouvait apporter pour la future pratique d'orthopédagogue.
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Voici donc le travail réalisé autour du PIA d'un étudiant de Defré présentant une dyspraxie, réalisé en collaboration avec Emeline, Manon D, Bridget et Manon I.
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Le profil analysé est donc celui d’un étudiant avec une dyspraxie visuo-spatiale et constructive (difficultés motrices du globe oculaire ) ainsi qu’avec des troubles de la mémoire de travail.

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Présence d’un trouble de la notion d’espace : ne se retrouve pas dans l’environnement, pas à l’aise avec les gestes ;
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Présence d’un trouble dans l’organisation du geste, trouble du regard, trouble de la construction de certaines composantes de la spatialisation ce qui impacte la lecture (les yeux ne suivent pas les phrases = lecture peu fluide), l’écriture, la maitrise des mathématiques (dénombrement, géométrie, calcul écrit) et provoque une lenteur généralisée dans les gestes, un problème de calcul mental, une confusion des lettres visuellement proches et des sons complexes. L’orientation spatio-temporelle est compliquée (se repérer dans une semaine, une année, …), il est maladroit et donne le sentiment de ne pas se concentrer ;
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Difficultés dans les activités d’assemblage et de construction ;
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Difficultés motrices : Manque d’habileté dans les sports, difficultés à découper, colorier, dessiner, écrire (dysgraphie), difficulté à organiser le travail à décomposer les activités proposées en tâches plus simples et complexifier petit à petit, laisser + de temps, activités graphiques accompagnées (mises en place de tracée déjà réaliser, etc), tutorat (permet la mise en avant -estime de soi), utilisation de l’ordinateur ;
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Difficultés dans l’écriture : Ecriture lente, fatigante ou illisible, mauvaise organisation dans la page, sauts de lignes, … à réduire les quantités d’écrits demandés, textes à trous, ordinateur, adapter le support d’écriture (plan incliné), photocopies, dispenser ou adapter les activités trop complexes (réalisation de cartes, schémas, dessins) ;
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Difficultés en mathématiques : usage maladroit des instruments de géométrie + difficultés à réaliser calcul écrit et mental à éviter les tableaux à double entrées, supports favorisant la mémorisation et le repérage, calculatrice, ordinateur ;
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Difficultés de lecture : lenteur, fatigabilité, se perd dans le texte, erreurs d’orthographes d’usage à présentation claire et aérée, augmenter les interlignes et caractères, marquer le début des lignes avec des puces.


A garder
Lui donner les notes en avance, permettre l'utilisation de la calculette
Critiques
Lui laisser utiliser du papier quadrillé nous semble être une aide minime. Peut être accordé à la demande de l’étudiant ou à la suite d’une décision du SAA.
Propositions
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Faire ses examens sur un ordinateur : utilisation généralisée de l’ordinateur
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Lui installer des applications et des logiciels permettant de réaliser les exercices « écrits » types schémas, dessins, calculs d’échelles, …
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Prévoir des outils permettant de mettre l’ordinateur en parallèle du tableau (pour éviter les changements de perspectives, d’angles de vue.

A garder
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Adapter la quantité et complexité
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Utilisation d’outils permettant de réécouter les cours
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Examen géographie mise en évidence d’éléments : permettre l’agrandissement
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Adaptation pour les problèmes d’espace et d’orientation - oui, mais précisément : Préférer une salle plus petite pour la psychomotricité en évitant l’utilisation / la manipulation de trop d’objets.
Pour la piscine : demander à l’élève lui-même s’il a besoin d’adaptations pour ces cours.
Critiques
Un « accompagnement » personnalisé assuré par une personne physique peut, d’après certaines recherches, faire basculer l’élève dans la dépendance, l’infantilisation. Une aide est bénéfique lorsqu’elle répond à un besoin préalablement identifié. Ici encore nous conseillerions d’accorder l’accompagnement physique de l’élève suite à une demande de ce dernier.
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Propositions
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Coordinatrice, orthopédagogue faisant le lien entre les différents professeurs-intervenants. Personne ayant le rôle d’organisatrice pour le matériel et la répartition des tâches (ex : création, avec l’élève, d’une « to-do-list » pour permettre plus d’autonomie)
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Pas d’écriture cursive
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Numéroter les pages
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Alléger la matière de certains cours. Alléger la quantité de matière , viser l’acquisition de la compétence en évitant la pluralité des exercices « redondants ». Aller directement à l’objectif pour éviter de fatiguer l’élève avec un trop grand nombre d’intitulés et beaucoup de temps « perdu ».

A garder
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Laisser plus de temps à oui mais en adaptant en fonction du besoin spécifique à telle matière ou telle compétence. Que cela soit un prolongement pensé.
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Utilisation de l’ordinateur
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Lui permettre de se préparer à certains cours qui demandent une grande prise de notes à son domicile.
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Préparation écrite avant les examens écrits.
Critiques
Laisser une semaine de plus à l’élève pour chacun de ses travaux revient à ralentir parfois son apprentissage inutilement. En effet, il peut avoir besoin de temps en plus pour certaines tâches mais pas pour d’autres. Cela reste valorisant pour lui de le laisser être dans les temps pour ses autres travaux. Lui laisser du temps supplémentaire non nécessaire peut également l’exclure socialement car il ne partagera pas les mêmes échéances que ses pairs.


A garder
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Permettre l'utilisation d'un brouillon
Propositions
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Proposer un caneva tout fait, il n'a plus qu'à remplir (si informatisé)
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Indices de repérage pour s'orienter dans l'espace (indices sur la feuille, aux difficultés de marge, ...)

A garder
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Temps supplémentaire d'adaptation à l'environnement pour pouvoir s'y retrouver (dans les lieux nouveaux en intérieur ou en extérieur)
Propositions
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Sensibilisation : Expliquer (avec son accord) ou lui permettre d’expliquer le trouble de la dyspraxie à l’ensemble des autres étudiants. Cela peut encourager l’entraide.


Le bâtiment est construit sur plusieurs étages, les indications peuvent manquer de clarté pour indiquer les locaux, les escaliers et provoquer des difficultés à s’orienter.

Difficultés
Les supports de cours sont variés (corps, ordinateur, prise de note manuelle, dossier en version papier, liens vidéo,…)
Aménagements
Lui permettre d’avoir accès à l’ensemble des cours, interventions, exercices, dossiers et compléments d’informations sur un support de son choix ( son ordinateur par exemple).
Cadence du débit orale trop rapide
Sensibiliser le corps professoral à cela afin de, préalablement, faire attention à l’articulation.
Permettre à l’élève l’utilisation d’un magnétophone.
Permettre un système de fonctionnement par pairs pour qu’un autre élève puisse lui expliquer ce qu’il n’a pas compris et/ou que lui-même puisse verbaliser ce qu’il a compris.
Horaire fort long (8h-18h)
Ne pas demander de travail supplémentaire à réaliser à la maison si ce n’est du rattrapage
Permettre l’intervention d’une orthopédagogue qui organiserait ou planifierait son blocus et autres longues périodes de travail avec lui.
Time-timer lors de l’examen.
Manque de confiance, estime de soi (émotions)
Encourager le travail par groupe si cela lui est bénéfique afin de pouvoir répartir des tâches et qu’il puisse travailler dans ce qui le met à l’aise et ne pas se fatiguer dans certaines autres parties du travail (retranscription écrite par exemple).
Travailler cela avec l’orthopédagogue quelques minutes par semaine sous forme de retours d’acquis hebdomadaires, de minis objectifs mensuels,… Lui faire prendre conscience de ses aptitudes et provoquer le succès en lui donnant de quoi faire.
Réalisation du TFE, savoir jongler entre le TFE, les stages et les cours
Permettre à l’orthopédagogue d’être en contact avec le superviseur et le promoteur afin d’avoir connaissance des différents attendus et échéances et de pouvoir gérer l’organisation temporelle de l’élève.
Changements de classes et de groupes de travail qui provoqueraient un isolement ou un sentiment de rejet.
Faire en sorte qu’il garde la même classe le long de ses années à l’école et encourager son inclusion sociale en encourageant le travail par groupe, les sorties,…
Réalisation manuelle (bricolages) difficile. Dans la formation préscolaire et dans la préparation des stages cela est souvent mis à l’épreuve.
Proposer une banque d’outils déjà réalisés
Lui faire connaitre des lieux (ludothèques,…) ou il peut emprunter du matériel déjà construit.
Sensibiliser les parents afin qu’ils l’y aident à domicile.
Réalisation de dessin et de schéma
Minimiser la place de ces réalisations dans la formation, en réduire le besoin.
Fournir du matériel facilement utilisable.
Ecriture cursive
Lui permettre d’écrire à l’ordinateur.
Travailler la calligraphie avec l’orthopédagogue.
Forte fatigue due à la concentration plus intense
Aménagement de l’horaire, mettre des unités de cours plus légères, cognitivement parlant, l’après-midi par exemple.
Sensibiliser les enseignants à cela afin de proposer lors de certains cours quelques minutes dédiées à la relaxation/ la méditation.
Faire une petite pause par heure.
Temps de préparation de stage trop court ou mal agencé ainsi que pour le blocus et les examens lors des examens (lenteur dans la réalisation d’une tâche = temps imparti pour les examens trop court)

Nous avons construit notre PIA tout au long de ce travail. Nous terminons donc par ce dernier point en structurant certaines des différentes informations reprises plus haut en différentes parties. Le manque de certaines informations concernant la section et les professeurs ainsi que l’absence de l’anamnèse de l’élève nous freinent quant à l’élaboration d’aménagements totalement individualisés.

Durant ce travail, nous avons appris à faire preuve d’originalité afin de proposer des aménagements raisonnables adaptés à un trouble et adaptables à un profil. Néanmoins nous n’avons pas repris toutes nos idées dans le PIA final.
En effet, nous pensons que certaines idées peuvent être mises en place par les différents professeurs en fonction de leur programme et de leurs disponibilités et n’ont pas à être imposées.
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Nous pensons qu’un axe temporel manque à ce PIA. Nous trouverions cela intéressant d’ajouter une rubrique dans laquelle les différents acteurs intervenant dans la rédaction du PIA établissent des objectifs hebdomadaires, mensuels ou annuel avec l’élève. Ils proposeraient également des échéances aux termes desquelles un colloque est organisé afin de prendre conscience des nouveaux acquis et établir de nouveaux objectifs.
La rédaction d’un PIA nous parait indispensable lors de l’accompagnement d’un élève qui présente de telles difficultés.
Bibliographie
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ZAKHARTCHOUK, J.-M. (2016). Enseigner en classes hétérogènes (3e éd.). Paris, France : esf sciences humaines.
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Piront, C. (2017, 23 septembre). Enseignement : « L’inclusion, cette fausse bonne idée… Consulté le 14 juillet 2020, à l’adresse https://www.levif.be/actualite/belgique/enseignement-l-inclusion-cette-fausse-bonne-idee/article-opinion-727579.html?cookie_check=1594819525
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Jacquet, E. (2020). Cours d'introduction à la Dyspraxie. Spécialisation en Orthopédagogie. HE2B Defré, Uccle.
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Dans un second temps, voici le travail réalisé de façon individuelle autour d'un ouvrage.
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Cette seconde partie du livre se divise en différents points importants : l’explication théorique de la dyspraxie, les différents types de dyspraxies ainsi que leur diagnostic et les signes d’appels et finalement les aménagements scolaires pouvant être proposés.
Trois cartes mentales seront ainsi proposées afin de résumer chacun des points.

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Tout comme pour la dysphasie, avant d’arrêter mon choix sur un ouvrage, il m’a semblé important de vérifier sa pertinence. Ainsi, cet ouvrage a été écrit par Ludivine Halloy, conseillère pédagogique pour l’enseignement spécialisé à Bruxelles, et Anne-Catherine Jamart, logopède et neuropsychologue à l’IRSA, à Namur. De ce fait, l’ouvrage me semblait fiable de part l’aspect scientifique des auteurs.
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J’ai ensuite comparé les informations données dans l’ouvrage avec celles reçues au cours de Mme. Jacquet afin de m’assurer d’une certaine cohérence. Il me semblait en effet important qu’il n’y ait pas d’informations fondamentalement contradictoires entre les deux.
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Ainsi, le cours de Mme. Jacquet est plus approfondi au niveau de la théorie du trouble, probablement dû au fait que l’ouvrage s’adresse aux enseignants et qu’il a été jugé plus pertinent de fournir des explications plus accessibles. On retrouve tout de même en commun, bien que moins détaillés, la définition des praxies, les différentes étapes à la réalisation de celles-ci, la définition de la dyspraxie, l’explication de la double tâche, le diagnostic ainsi que les signes d’appels ou manifestations cliniques. Des exemples sont également proposés, comme vu au cours. Une différence a cependant été remarquée concernant un aspect au niveau des praxies. Selon Jacquet, certaines praxies issues d’un apprentissage, selon l’âge, constituent un marqueur du développement de l’enfant. Or, dans l’ouvrage, ils opposent les praxies au développement psychomoteur, en précisant qu’une praxie est un geste culturellement appris. Cependant, les deux notions mettent en avant le principe d’apprentissage nécessaire à une praxie.
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Concernant les différents types de dyspraxies, bien qu’on retrouve la majorité, certaines diffèrent ou sont nommés différemment. Ainsi, au cours de Mme. Jacquet, nous avons pu découvrir les dyspraxies constructive, constructive visuo-spatiale, non-constructive, idéatoire, idéomotrice, de l’habillage, orofaciale et dysgraphique. Quant à l’ouvrage, il regroupe la dyspraxie constructive, nommée visuo-constructive, avec la dyspraxie constructive visuo-spatiale sous le terme plus général de dyspraxie constructive. La dyspraxie non-constructive est nommée dyspraxie motrice et est regroupée avec les dyspraxies idéatoire et idéomotrice sous le terme général de dyspraxie gestuelle. La dyspraxie de l’habillage est considérée comme faisant partie de la dyspraxie motrice. Finalement, les dyspraxies orofaciale et dysgraphique ne sont pas exploitées au sein de l’ouvrage.
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Davantage de propositions d’aménagements sont relatées dans l’ouvrage choisi, ce qui fait partie des raisons pour lesquels je l’ai sélectionné.
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Mon choix s’est donc porté, comme pour le travail réalisé sur la dysphasie, sur un ouvrage de cette collection du fait qu’il me semblait adapté à ma future pratique en tant qu’orthopédagogue.
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En effet, en tant qu’orthopédagogue, je serais amenée à travailler auprès d’un public présentant des difficultés d’apprentissage scolaire, notamment des troubles d’apprentissages, dont la dyspraxie fait également partie. Mon rôle sera alors d’évaluer et d’intervenir auprès d’eux. Pour cela, je dois pouvoir dépister et identifier les différentes difficultés, notamment dans le domaine du langage parlé. Une part importante de ma tâche consistera ensuite à accompagner l’enseignant dans ses interventions pédagogiques.
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Ainsi, l’ouvrage sélectionné fait partie d’une collection réalisée en premier lieu pour les enseignants ou tout pédagogue étant amené à travailler avec des enfants présentant des troubles d’apprentissages, et plus précisément une « dys ». Ce qui m’a paru intéressant fut donc la possibilité de rediriger notamment les enseignants vers cet ouvrage du fait de l’explication théorique du trouble exprimée de façon illustrée, claire et attrayante. En effet, toutes les explications données sont accompagnées d’exemples concrets, permettant ainsi de lier la théorie à la pratique, ce qui est un atout considérable à la compréhension. De nombreux aménagements sont également proposés, ce qui peut ainsi me permettre d’avoir de nombreuses pistes dans ma démarche d’accompagnement auprès des enseignants. L’ouvrage se questionne également sur les aménagements permettant l’inclusion scolaire, une approche qui me semble essentielle à ma pratique d’orthopédagogue.
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De plus, une synthèse claire permettant à l’enseignant de visualiser de façon plus concrète l’accompagnement des élèves dysphasiques est proposée en fin d’ouvrage, ce qui amène donc un apport supplémentaire. Cette synthèse est en effet réalisée de sorte à pouvoir être affichée au sein de la classe, comme un référentiel.

Bibliographie
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L’Association des Orthopédagogues du Québec. (2020). Qu’est-ce qu’un orthopédagogue ?. En ligne : https://www.ladoq.ca/orthopedagogue
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Jacquet, E. (2020). Cours « Dyspraxie : introduction ». Spécialisation en Orthopédagogie. HE2B Defré, Uccle.
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Halloy, L. & Jamart, A-C. (2017). MERCI la DYSPRAXIE : Voici quelques aménagements légitimes offerts à tous les élèves. Collection Gestion de classe efficace. Editions ATZÉO, Belgique.
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