


Assistante en psychologie
Étudiante en orthopédagogie




Pour le cours de Déficience motrice, donné à l’HE2B Defré, dans le cadre de la Spécialisation en Orthopédagogie, il nous a été demandé de répondre aux questions abordant la scolarité d’un enfant déficient moteur, en nous basant sur l’article « Intégration scolaire d’un enfant déficient moteur », donné au cours de Mr. Mbo Gonda.
Vous pouvez retrouver l'article ici :
Le travail réalisé vous est présenté ci-dessous.
.png)

.png)
L’infirmité motrice cérébrale consiste en une infirmité motrice due à des lésions survenues durant la période périnatale.
Il s’agit d’une déficience non évolutive, comportant diverses atteintes neurologiques.
Il existe trois types d’infirmités motrices cérébrales : la forme hémiplégique, la forme spastique et la forme athétosique.
Lors d’une infirmité motrice cérébrale de type hémiplégique, les sujets sont relativement autonomes physiquement, mais souffrent souvent de troubles cognitifs importants.
Lors d’une infirmité motrice cérébrale de type spastique, les sujets souffrent d’une hypertonie musculaire perturbant la motricité fine. Des troubles de la sensibilité proprioceptive et de la stéréognosie peuvent également être présents.
Dans le cas d’une infirmité motrice cérébrale de type athétosique, les sujets présentent des mouvements involontaires exacerbés par l’émotion. Il n’y a généralement pas de troubles cognitifs associés.
(Cours de Mr. Mbo Gonda, 2020)

.png)
Il est avant tout important de préciser que chaque enfant est unique et que les difficultés qu’il rencontrera lui seront propres. Les difficultés listées ci-dessous ne sont donc pas une liste exhaustive et ne doivent pas être associées à tous les enfants déficients moteurs.
Un enfant présentant une déficience motrice peut donc être amené à rencontrer plusieurs difficultés au sein de l’établissement scolaire, aussi bien au niveau des déplacements, qu’au niveau de l’installation dans la classe ou encore au niveau des différents domaines d’apprentissage.
Concernant les activités nécessitant l’habileté gestuelle, l’enfant déficient moteur peut être amené à rencontrer des difficultés dans les jeux de construction (cubes, legos, puzzles) ou lors d’activités de découpage, de pliage et de collage. L’utilisation d’objets usuels en classe permettant de tracer et construire des figures ou encore de dessiner pose généralement problème.
Concernant les activités nécessitant la prise d’informations visuelles complexes, l’enfant rencontrera des difficultés à s’orienter dans les tableaux, lire des cartes de géographie, situer les uns par rapport aux autres l’emplacement des différents éléments d’un schéma, d’un puzzle ou d’une figure géométrique. Il présentera également des difficultés pour reconnaître des figures, pour voir une droite dans sa continuité, pour percevoir les droites obliques ou pour déterminer les extrémités d’un segment. Une perte de repères dans les changements de plan, de support ou de zone sur la feuille est également probable.
Concernant l’organisation du travail, l’enfant peut faire face à des difficultés à organiser le travail de façon méthodique et selon une stratégie pertinente. Ces difficultés peuvent être dues à des troubles de l’attention ou de la mémoire. L’enfant aura alors des difficultés à enregistrer des souvenirs nouveaux ou à évoquer des souvenirs antérieurs à un traumatisme.
Concernant la lecture, du fait des troubles du regard, l’enfant peut être amené à déchiffrer plus ou moins efficacement et laborieusement. Il peut confondre les lettres dans leur forme et dans l’orientation. Il pourrait ainsi avoir des difficultés à lire des sons complexes ou à lire selon le découpage syllabique. Il est également possible qu’il lise en sautant des mots ou des lignes.
Concernant l’écriture, l’enfant peut présenter des difficultés des à ses difficultés motrices. En effet, sa posture corporelle inadéquate, sa faiblesse musculaire, les contractions nuisant à la fluidité du mouvement, son mauvais contrôle de la pression, les difficultés à coordonner relâchement et contraction, les mouvements parasites et la motricité fine insuffisamment contrôlée peuvent poser difficultés. Dans le cas d’une dyspraxie visuo-spatiale, l’enfant présentera également des difficultés perceptives, telles que la diminution du champ visuel et les troubles du regard avec difficultés de spatialisation. Toutes ces déficiences peuvent amener l’enfant à présenter des difficultés en écriture.
Concernant le comptage et le calcul, l’enfant aura des difficultés en dénombrement du fait d’une difficulté à gérer des coordinations complexes et à établir une concordance entre différentes appréhensions du nombre. Des difficultés en numération, et plus précisément à retenir les mots-nombres et à lire et écrire ces mots à l’aide de chiffres, peuvent également apparaitre. Finalement, des difficultés en calcul peuvent également être possibles, principalement pour poser des opérations.
.png)



Au niveau de l’évaluation, il s’agirait de permettre l’adaptation des contrôles et exercices proposés au quotidien. Un temps supplémentaire et une aide matérielle ou humaine peuvent être mis en place. Les encouragements et appréciations sont à privilégier afin d’expliciter leurs progrès.
Pour les examens, selon la circulaire de 1985, certains aménagements peuvent donc être proposés tels que l’aide d’une tierce personne, l’augmentation d’un tiers du temps et l’utilisation de matériel spécialisé. Dans le cas d’échecs, on pourrait proposer de ne repasser que les épreuves auxquelles l’enfant aurait échoué.
Au niveau des épreuves physiques et sportives, il faudrait les aménager selon un projet individuel.

.png)
Il est important de garder en tête que cette liste d’aménagements ne doit pas être adaptée telle quel au sein d’un établissement scolaire accueillant un enfant déficient moteur. Il s’agit de mettre en place les aménagements spécifiques aux besoins de l’enfant, en collaborant auprès des professionnels.
.png)
Bibliographie
-
Mbo Gonda, A. (2020). Cours de Déficience motrice. Spécialisation en Orthopédagogie. HE2B, Defré. Uccle.
-
Ministère Éducation Nationale. (2001). Guide Handiscol' pour les enseignants qui accueillent un élève présentant une déficience motrice. En ligne : https://media.eduscol.education.fr/file/ASH/35/6/guide_eleves_deficients_moteurs_116356.pdf
Si vous souhaitez avoir accès à la version PDF, cliquez ici :
Un commentaire ?
Des aménagements matériels peuvent être proposés dans le but de développer l’autonomie et les interactions sociales, le transport domicile/école, l’accès aux lieux d’enseignement, le suivi des soins, l’accès aux toilettes et le confort de travail. Ainsi, l’enfant pourrait être amené à utiliser des tables réglables en hauteur et inclinaison, des chaises adaptées, un stylo-pointe adapté, des surligneurs ou encore une règle lestée avec anti-dérapant.
Ainsi, concernant les transports, un accès aux moyens de transport collectifs, l’utilisation de véhicules aménagés ou le transport par les parents avec une aide de CDES ou du département peuvent être proposés. Pour faciliter les déplacements au sein de l’établissement, un transfert de la salle de classe au rez-de-chaussée, l’installation d’un plan incliné, l’accessibilité des locaux communs et des salles spécialisées, des toilettes adaptées avec une barre d’appui, une porte battante et un interrupteur accessible, le recours à une aide humaine si besoin, l’aide d’un camarade ou d’un auxiliaire d’intégration scolaire pour le transport du matériel scolaire, l’acquisition d’un double jeu de livres ou encore le recours à un stockage de données sur disquette peuvent être mis en place.
Concernant l’installation dans la classe, il sera intéressant de placer l’enfant face au tableau et proche de l’enseignant afin de pouvoir facilement solliciter l’enseignant, de ne pas l’isoler de ses camarades afin de favoriser les échanges avec ses pairs, de permettre des aides à l’écriture (tables adaptées ou ordinateurs), d’adapter le poste de travail (hauteur et inclinaison du plan de travail, réglage de l’appui-tête) et de collaborer avec un ergothérapeute.
Il est important d’adapter également le temps de travail scolaire en prenant des dispositions permanentes pour adapter les tâches et les rythmes aux possibilités de l’élève, en adéquation avec les soins de santé. Ainsi, si l’enfant subissait une opération, des soins ou une maladie, des transmissions de cours, une scolarisation à l’hôpital, à domicile ou par correspondance pourraient être proposés. Il est important de toujours respecter les possibilités de l’enfant.
Des adaptations par domaine d’apprentissage peuvent également être proposées.
Concernant les habiletés motrices, il est possible d’utiliser des outils modifiés ou de recourir à de l’aide. Si malgré les adaptations, la réalisation de cartes, schémas ou dessins reste problématique, on peut en dispenser l’enfant.
Concernant la prise d’informations visuelles complexes, une présentation graphique de la tâche claire et aérée, assez simple, structurée, régulière et prévisible peut aider l’enfant. Il vaut mieux aussi éviter les exercices demandant de relier des éléments. Il est intéressant de faciliter la prise de repères visuels à l’aide de couleurs, de surlignages et de pointages. Proposer des stratégies personnelles pour surmonter les difficultés est également nécessaire.
Concernant l’organisation du travail, il faut suggérer des procédures pour mener à bien les tâches proposées et accompagner la réflexion de l’enfant. Il s’agit également de verbaliser les stratégies, de décomposer en tâches élémentaires et d’aider à la gestion du cahier de textes, des classeurs et des devoirs. On peut aussi travailler l’attention par des sollicitations régulières et en évitant d’exiger la réalisation de tâches dans un temps limité. Il est finalement possible de travailler sur la mémoire en rappelant les consignes et connaissances, en variant les modalités d’information, en proposant un environnement de travail clair et structuré et en sollicitant diverses procédures pour la réminiscence et la focalisation.
Concernant la lecture, il s’agit d’adapter le texte à lire en changeant l’espace entre les mots, en entourant les mots, en proposant un bon contraste visuel par rapport au fond ou encore en augmentant les interlignes. Proposer des repères en pointant le début de ligne, en suivant avec le doigt ou en utilisant des couleurs pourra également faciliter la lecture de l’enfant. Il est également important de permettre à l’enfant de prendre conscience que son champ de vision est restreint. Il est aussi nécessaire de s’appuyer sur la verbalisation et de travailler sur les opérations de codage / décodage grapho-phonétique. Finalement, renforcer le désir de lire en présentant de véritables textes courts aux enfants permettra de les garder motiver.
Concernant l’écriture, il s’agit d’adapter la posture à la table de travail, de respecter les positions préférentielles et spontanées de l’enfant et d’adapter le support d’écriture pour un plan incliné et vertical à grande échelle. L’utilisation d’ardoise « velleda », le positionnement de la feuille comme le souhaite l’enfant en la fixant ainsi que l’adaptation de la présentation de la feuille sont également importants. Il faut aussi adapter le mode d’écriture, soit pour une écriture cursive, soit pour une écriture script s’il y a présence d’une dyspraxie visuo-spatiale. Les enfants ayant des difficultés à percevoir l’écriture majuscule, il vaut mieux l’éviter. On peut également réaliser des espaces entre les mots plus grands que les espaces entre les lettres. Afin de solliciter la mémoire visuelle, l’enfant peut copier un mot après l’avoir photographié globalement. Pour pallier les difficultés de la perception visuelle, il s’agira de solliciter le langage par l’épellation, de favoriser la mémoire kinesthésique ou l’utilisation d’un ordinateur. Si besoin, on peut aussi limiter l’écriture manuelle ou tolérer un graphisme malhabile s’il reste lisible. Finalement, il faut limiter la prise de notes par écrit en fournissant des photocopies. Il est important d’encourager l’enfant à écrire tout en prenant en compte sa fatigabilité.
Concernant le comptage et le calcul, pour permettre à l’enfant de dénombrer plus facilement, on peut proposer d’utiliser des collections d’objets déplaçables. L’enfant pourrait alors les aligner ou utiliser un intervalle assez grand entre les objets pour éviter les doubles pointages, mais pas trop grand pour ne pas favoriser le comptage des trous. Il s’agirait également de proposer des stratégies, comme ralentir ou accélérer le débit, mettre à l’écart les objets déjà comptés, dire un mot-nombre uniquement quand un objet est frappé contre la table ou encore s’appuyer sur les compétences de ses camarades. Afin de favoriser la numération, il faudrait utiliser des supports facilitant la mémorisation et développer la connaissance de l’algorithme de la suite numérique. Finalement, afin de favoriser le calcul, il s’agirait de limiter la disposition des opérations en colonnes et de développer l’apprentissage du calcul et de ses règles.
Il existe des outils pour faciliter l’apprentissage des enfants déficients moteurs.
Ainsi, concernant les activités nécessitant l’habileté gestuelle, il existe des règles avec ergot, des règles dans des matériaux lourds ou avec bande velcro ou encore des équerres pleines avec des repères pour les côtés et les angles. Le recours à l’informatique et aux logiciels de constructions géométriques est souvent également proposé.
Concernant la lecture, il existe des logiciels avec lesquels l’enfant pourrait travailler, comme Pictop. L’utilisation d’un cache pour isoler les mots, les phrases ou les lignes peut également être proposée.
Concernant l’écriture, il est important d’adapter l’outil scripteur en adaptant la taille et l’épaisseur de l’outil ainsi que la dureté ou la mollesse de l’extrémité. L’utilisation d’un ordinateur peut également être privilégiée.
.png)
.png)
.png)
.png)